Le conseil régional d'Ile-de-France a vécu vendredi une séance rocambolesque, dont le scénario était, selon plusieurs élus, «totalement ridicule», «surréaliste», et même «digne d'une série Z», selon un proche collaborateur de Jean-Paul Huchon. Juste avant de pénétrer dans l'hémicycle, le président PS de la première région de France semblait pourtant à son affaire : «Vous allez voir, je peux avoir des qualités d'étrangleur ottoman...» Deux heures plus tard, le socialiste, pourtant réputé pour son caractère consensuel, faisait voter par sa majorité PS-Verts-PCF une modification inédite du règlement intérieur : désormais, c'est au scrutin majoritaire, et non plus à la proportionnelle, que seront désignés les représentants de la région dans les organes de gouvernance.
En clair, la gauche entend bouter la droite régionale hors du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), organisme qui gère les métros, bus et RER empruntés chaque jour par 12 millions de Franciliens. «Ce n'est pas de gaieté de coeur que je fais passer cette disposition contraire à ma philosophie, a commencé Huchon. Mais je suis contraint d'en arriver là pour que le Stif ne tombe dans la paralysie. J'ajoute que ce serait bien mal me connaître que de penser que je pourrais céder à des penchants césaristes !»
En douce. Pour comprendre cette drôle de déclaration, et les vifs échanges qui ont suivi, il faut rappeler que, depuis les lois de décentralisation imaginées par Raffarin, la Région a récupéré 51 % des sièges