Un numéro, ce Barroso. Hier, le président de la Commission européenne a fait un véritable show à l'Assemblée nationale où il était accueilli pour la première fois. Séduisant parfois, provocant souvent, convaincant rarement, il avait prévenu son monde. Accueilli pour déjeuner à la présidence de l'Assemblée en compagnie des huiles gouvernementales et parlementaires, José Manuel Durrao Barroso glisse à son voisin de table, le socialiste Jean-Marc Ayrault : «J'aime les joutes politiques.» Il en fera la démonstration quelques heures plus tard face à des parlementaires tentés, eux, de rejouer, pour un temps, la campagne référendaire.
Lorsqu'il entre dans l'hémicycle, peu avant 15 heures, les députés font le minimum protocolaire : ils l'applaudissent mollement. Une heure plus tard, c'est debout que toute la droite l'acclame. A tel point qu'après-coup son hôte, Jean-Louis Debré, siffle : «On attendait un technocrate, on a eu un politique. Nous n'avions jamais eu auparavant un aussi bon débat européen.» La gauche, elle, reconnaît, à l'instar d'Ayrault, la qualité de l'homme politique : «On lui parle franchement. Il répond franchement. Cela reste un homme de droite, libéral. D'ailleurs, il a été favorable à la guerre en Irak.» Plus sévère, Arnaud Montebourg juge que l'ex-Premier ministre portugais «défend le marché roi avec le sourire patelin d'un représentant de commerce».
«Mélancolie». Le député PCF de la Somme, Maxime Gremetz, lui, n'a pas envie de rire. A ses yeux, Barroso a «nié le