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Libération

La dernière étape avant le contrat unique?

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C'est la crainte des syndicats, opposés à une totale flexibilité du travail.
publié le 27 janvier 2006 à 20h10

Un débat peut en cacher un autre. Pour défendre son CPE, Dominique de Villepin brandit le chômage et la précarité des jeunes qui galèrent de stage en CDD ou intérim. Les premiers sondages semblent montrer que le CPE est beaucoup moins impopulaire auprès des jeunes que le CIP (contrat d'insertion professionnelle) d'Edouard Balladur qui proposait, en 1994, d'instaurer un «Smic jeunes» au rabais. «Ceux qui vont manifester contre le CPE ne seront pas les plus menacés par la précarité», prétend même un ministre.

Pour les syndicats, la vraie menace, c'est qu'après le CNE (contrat nouvelles embauches) des entreprises de moins de 20 salariés, le CPE soit la dernière étape avant un contrat unique, qui fusionnerait CDI et CDD. Cette proposition était contenue dans le rapport Camdessus, dont Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, assurait en septembre 2004 avoir fait son «livre de chevet». Cheval de bataille des libéraux et du Medef, le contrat unique ouvrirait la porte à une totale flexibilité du travail. Les employeurs ne seraient plus tenus durant les deux premières années ni de garantir l'emploi pendant une période déterminée (CDD), ni de motiver le licenciement (CDI).

Au sein du gouvernement, le débat est ouvert. Les «sociaux» comme Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo y sont très hostiles. Ils y voient un dévoiement de l'objectif initial, qui était de réduire le chômage des jeunes. Mais la discussion n'est pas close, loin de là. A peine sa conférence de presse achevée, Villep