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Libération

A Salzbourg, show de l'encyclopédie Villepin

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Invité à un colloque sur l'Europe, le Premier ministre, lyrique, use de citations à la pelle.
publié le 28 janvier 2006 à 20h11

Salzbourg envoyée spéciale

Le «poète» est de retour. Invité à Salzbourg (Autriche) pour participer à un colloque sur la crise européenne, Dominique de Villepin a ressorti sa verve des grands jours et a appelé à la rescousse ses plumes favorites. Un vrai festival. Après l'inévitable référence à Mozart, dont la patrie fêtait vendreri le 250e anniversaire de la naissance, il a truffé son propos sur l'Europe de citations évoquant le «continent kidnappé» cher à Milan Kundera ou la patrie selon Musil. Dans la foulée, il a convoqué Hermann Broch, Thomas Bernhard, Elfriede Jelinek, le peintre Klimt, Erasme, George Steiner, Elias Canetti, Stefan Zweig et même Sigmund Freud.

Petit aperçu du discours : «Jorge Semprun m'a souvent parlé de l'importance qu'avait eue pour lui la découverte d'une conférence de Husserl intitulée "La philosophie ou la crise de l'humanité européenne".» Et pour bien montrer qu'il en a sous la crinière, il a fini par ces mots : «Chacun sait que Schubert ne termina pas sa huitième symphonie, que Mozart mourut sans écrire les dernières notes de son Requiem et que Bach ferma les yeux sur les dernières notes d'une fugue sans fin. L'inachèvement n'est pas un échec.» Applaudissements. L'organisateur de la rencontre, qui l'avait présenté comme «celui qui envisage d'être élu président de la République en 2007», n'a pas été déçu.

Au passage, Villepin a quand même trouvé le temps de souhaiter en «revenir aux fondamentaux de l'Europe» après l'échec du référendum. Faisant le c