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Libération

Saint François Bayrou, prophète en son parti.

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Congrès enflammé pour le leader centriste qui a réaffirmé sa stratégie de rupture avec l'UMP.
publié le 30 janvier 2006 à 20h11

Lyon, envoyé spécial.

François Bayrou, c'est la théologie de la libération. Dans un long discours clôturant le congrès extraordinaire de l'UDF, qui s'est tenu ce week-end à Lyon, le leader centriste a exhorté les 2 000 militants présents à faire vivre une UDF «libre et indépendante» de la droite. Galvanisé par le résultat obtenu la veille par sa motion (90,9 %), le député du Béarn n'a pas eu peur d'employer des accents révolutionnaires, voire religieux, pour définir son projet pour la France : «Ce qui se passe ici, c'est une rupture, une incarnation !, s'est-il enflammé. Une communauté humaine se soude, se soulève, pour porter quelque chose qui est plus grand qu'elle.»

«Trait d'union». A quinze mois de l'élection présidentielle, François Bayrou a profité du congrès pour définir son nouveau positionnement politique : «L'UDF doit être une force nouvelle, non pas entre la droite et la gauche, mais qui s'oppose à la droite et la gauche.» Une sorte d'extrême centre, en somme, qui serait décidé à rompre avec la tradition giscardienne et à en finir avec le «trait d'union» qui a toujours relié l'UDF au RPR, puis à l'UMP.

Malgré les fortes chutes de neige et le lieu improbable retenu pour ce congrès extraordinaire (un immense hall d'exposition perdu dans la banlieue lyonnaise et repeint aux couleurs orange de l'UDF), les militants étaient venus en nombre pour ce que l'entourage de Bayrou présentait comme une «renaissance» de la formation centriste. «UDF, année zéro», a même osé le déput