Le gouvernement a procédé en urgence. L'opposition va répliquer par une course de lenteur. Avec un objectif : faire durer les débats parlementaires autour du contrat première embauche (CPE) jusqu'au 7 février, date de la manifestation organisée par les forces lycéennes, étudiantes et syndicales. Cet après-midi, les socialistes vont même démarrer la bagarre à l'Assemblée nationale avant l'examen proprement dit de la loi sur l'égalité des chances, support prétexte choisi par le gouvernement pour introduire ses amendements créant le CPE.
Outre les traditionnelles questions au gouvernement, Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, va alléguer le vote de la loi sur le logement pour lancer les hostilités. Point commun avec le CPE : Jean-Louis Borloo, qui défend les deux textes. Ayrault entend lui enlever son faux nez de ministre plus social que les autres, en rappelant que le premier texte revient sur la règle des 20 % de logements sociaux dans les communes et que le second «signe la mort du CDI».
Passé ces préliminaires, les choses sérieuses commenceront avec l'examen de la loi sur l'égalité des chances. Et les traditionnelles motions de procédure. Les communistes se chargeront du renvoi en commission, le député PS du Nord, Yves Durand, de la question préalable et son collègue de la Nièvre, Gaëtan Gorce, de la motion d'irrecevabilité. Et, contrairement à l'usage, «nous utiliserons l'heure et demie réglementaire», prévient Ayrault. Ce n'est qu'ensuite que la bataille d'amendements