L'affaire traîne depuis des années et empoisonne le climat politique en Nouvelle-Calédonie. Mais depuis hier l'horizon semble s'être dégagé sur la question du corps calédonien autorisé à voter lors des élections locales. Réunis à Paris autour du ministre de l'Outre-Mer François Baroin, les signataires de l'accord de Nouméa (qui permit l'enracinement de la paix civile sur le territoire en 1998) ont paraphé un texte qui prévoit une prochaine révision de la Constitution pour y inscrire des dispositifs spécifiques à la Nouvelle-Calédonie.
Il propose d'instaurer un «corps électoral figé» pour les élections au Congrès de l'archipel et aux assemblées de province. Si ce dispositif est validé, seules les personnes présentes en Nouvelle-Calédonie avant le 6 novembre 1998 pourront participer aux scrutins.
La droite locale, dirigée par le député UMP Pierre Frogier, a rappelé hier à François Baroin qu'elle contestait ce principe. Mais Jacques Chirac s'est engagé à régler ce casse-tête d'ici à la fin de son mandat en donnant satisfaction aux Kanaks, conformément à l'accord de Nouméa signé par Lionel Jospin, sous la cohabitation, avec l'aval de l'Elysée.
Comme Libération l'avait révélé le 4 janvier, le chef de l'Etat espère faire avaler ce «corps électoral figé» aux parlementaires de sa majorité en le faisant passer en même temps qu'une délibération consensuelle : l'inscription dans la Constitution de l'abolition de la peine de mort. Un combat loin d'être gagné tant des voix se sont élevées à