Marseille, de notre correspondant.
Qu'on se le dise : Lionel Jospin est écrivain. Rien d'autre. Enfin, pour l'instant. Donc, il vend son livre. Bien : près de 75 000 exemplaires depuis octobre, «sans doute beaucoup, pour un livre politique», se flatte-t-il. Hier, il signait à Marseille, avant un débat avec ses lecteurs. Le politique, candidat éventuel pour 2007, est resté à Paris. Certes, le matin même, dans une interview à la Provence, l'ancien Premier ministre glissait à propos de l'échéance de 2007 qu'«il y a plusieurs personnalités actuellement en lice, cela illustre la richesse du Parti socialiste». Mais il soulignait qu'«il est vrai qu'aucune d'entre elles ne s'est encore imposée». Façon de rappeler que, près de quatre ans après son départ, il demeurerait irremplaçable...
Nuance. Changement de ton l'après-midi. «J'espère qu'ils sont venus voir l'écrivain», dit-il de ses lecteurs, sans y croire. Les journalistes tournent autour du pot. Ils sont conviés à «une rencontre, pas une conférence de presse». Nuance. Une dame met les pieds dans le plat et demande : «Pourquoi vous ne vous présentez pas, vous ?» L'austère se marre. Il est détendu, souriant. Pas coincé, à Marseille. Il se dit «ravi» du bouquin. «Pas un livre facile où les anecdotes abondaient, pas de portrait au vitriol, rien pour appâter le chaland...» Ou l'électeur ? «Ah non, la question ne se pose pas pour moi. De toute façon, un lectorat potentiel de 80 000 personnes, ou un peu plus s'ils se le prêtent, ça ferait