Chaumont (Haute-Marne)
envoyée spéciale
«Thierry» est «très énervé». Entendez Thierry Breton. Le ministre des Finances, qui essaie de devenir celui de l'Economie grâce à une tournée programmée des régions françaises au contact des élus et décideurs locaux, a de quoi être un peu froissé. Sa visite à Chaumont, en Haute-Marne, vendredi, avait pourtant tout pour plaire. Un début d'après-midi au conseil général, avec une table ronde prévue sur l'économie locale, entouré de députés maires, de représentants de la chambre de commerce, d'entrepreneurs innovants de la région et de syndicalistes patronaux. Puis la visite d'une fonderie, avant une réunion avec des militants de l'UMP. Un programme de rêve pour un ministre qui veut mettre les pieds dans la «vraie» France et montrer qu'il est au coeur de la «bataille pour l'emploi». Mais la réalité sociale, avec ce qu'elle a de plus dur, triste et violent s'est invitée au déplacement. Ce qui a mis en pétard «Thierry».
Sueurs froides. Il faut dire que le terroir était mal choisi pour célébrer l'économie triomphante, la France qui gagne. Chaumont n'est qu'à quelques kilomètres de Saint-Dizier. La ville de McCormick le fabricant de transmissions de tracteurs qui a licencié 268 salariés sur 700 personnes en janvier. Les salariés et ex-salariés avaient décidé de profiter de la venue du ministre pour faire avancer leurs revendications. Il a été accueilli au son de «Breton, du pognon» et dans la fumée des pétards. Au point de donner des sueurs fro