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Libération

« Faire repentance de quoi ? D'avoir créé 126 hôpitaux ? »

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publié le 4 février 2006 à 20h15

Saint-Laurent-du-Var envoyé spécial

Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, voulait «une manifestation digne, calme, aucun débordement, pas d'attaque sur le chef de l'Etat». Il a eu ce qu'il cherchait : 1 500 personnes rassemblées vendredi midi sur l'esplanade de l'hôtel de ville à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) pour, officiellement, «rendre un hommage solennel à tous les Français rapatriés». En fait, il s'agissait de redonner fierté aux rapatriés pieds noirs meurtris par la polémique sur «le rôle positif» de la colonisation, et déçus après la mise au rencart par Jacques Chirac de l'article de loi controversé.

Pour ce succès, Lionnel Luca a dû tout d'abord faire la police. Car des pancartes fleurissent : «Cent trente-deux ans positifs (la colonisation, ndlr), quarante-quatre ans de politiciens négatifs.» Le député UMP des Alpes-Maritimes s'interpose : «Je vois circuler des affichettes dont l'intelligence m'échappe un peu. Ce n'est pas un défoulement.» Les pancartes s'abaissent. Reste la banderole officielle, «Fiers de notre Histoire, fiers de la France», sous laquelle les parlementaires UMP du département (plus un UDF, Rudy Salles) se pressent, avec des collègues de la région Paca. Ça sent bon la pêche aux voix, dans un exercice périlleux : caresser le rapatrié dans le sens du poil sans faire friser la moustache du Président. Un homme ricane : «A Paris, ils sont pro-Chirac. Ici, anti-Chirac...»

Bleu-blanc-rouge. Il y a aussi des FN. Mais discrets. On annonce le fi