Poum, poum et repoum dans le popotin de la Jospinie ! En visite vendredi au «Salon de la pantoufle», porte de Versailles, à Paris, Ségolène Royal a chaussé sans crier gare ses santiags à bouts pointus et distribué les coups, prioritairement aux amis de Lionel Jospin. Et ce, le jour même où elle devançait pour la première fois Nicolas Sarkozy dans l'hypothèse où ils s'affronteraient au second tour. Selon CSA, pour Marianne (1), elle obtiendrait 51 % des intentions de vote contre 49 % au patron de l'UMP. S'est-elle sentie pousser des ailes, alors qu'à droite, et surtout à gauche, on lui reproche de rester silencieuse ? Royal a sorti l'artillerie.
Jeudi, dans le Financial Times, la présidente de la régionPoitou-Charentes s'était fendue d'un éloge à Tony Blair, une référence «sociale-libérale» d'ordinaire jugée déplacée au sein du PS : «Je pense qu'il a parfois été caricaturé en France. Cela ne me gêne pas d'afficher mon adhésion à certaines de ses idées», avait-elle déclaré.
A la veille d'une semaine décisive pour la mobilisation anti-CPE, elle a loué «les réels succès» de Blair «en matière d'emploi des jeunes» grâce à la «flexibilité». Fidèle de Jospin, l'ex-ministre Daniel Vaillant avait aussitôt réagi : «Personnellement, Blair, ce n'est pas une référence !» Julien Dray, lui, a volé au secours de Ségolène Royal en dénonçant «un faux procès».
Curieux. La partie de ping-pong a donc repris vendredi porte de Versailles : «Il n'y a pas de tabou. Il faut être curieux de tout et essaye