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Libération

La maire de Romainville en sursis sans parti

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Derrière son cas se poursuit la bataille PC-PS pour le contrôle de la Seine-Saint-Denis.
par Emile JOSSELIN
publié le 6 février 2006 à 20h16

«Bon courage.» Dans le froid du marché de Romainville (Seine-Saint-Denis), ces mots des habitants sont le seul signe de la crise que traverse la municipalité. La maire, Corinne Valls (Gauche citoyenne), a été mise en minorité par son conseil municipal. Les discussions tournent autour de projets locaux, quand elles ne sont pas purement personnelles.

En 2001, Corinne Valls, ex-PCF, est réélue maire «contre les appareils» sur une liste Gauche citoyenne. Avec elle : des communistes qui lui sont restés fidèles, les Verts, des personnes issues du monde associatif et des citoyens. Mais pas le PS. Quatre ans plus tard, elle a perdu la majorité dans son conseil, en raison d'une scission de ses troupes. Et aussi quelques illusions sur la possibilité de faire de la politique en dehors d'un parti. «La liste a été montée avec des gens qui, pour beaucoup, n'avaient pas d'expérience collective, et qui se sont avérés difficiles à gérer», analyse-t-elle.

Dissidence. Elue en 1998 à la suite du retrait du maire communiste Robert Clément, la décision du PCF de ne pas la reconduire il y a cinq ans la pousse à la dissidence. Elle gagne la ville, bastion du PCF depuis soixante-seize ans. Après son élection aux cantonales de 2004, le PS la rejoint: c'est la contrepartie d'une consigne de vote PS en sa faveur, négociée à l'entre-deux-tours par Claude Bartolone et Elisabeth Guigou, engagés dans une politique d'éradication du PCF en Seine-Saint-Denis, l'un des deux départements que détiennent encore les