C'est le grand jour de la gauche. Ce matin, à la Mutualité à Paris, l'opposition se retrouve au grand complet. Enfin presque, puisque les trotskistes de la LCR ont décliné l'invitation alors que ceux de LO n'ont pas été conviés. Après moult tergiversations, PS, PCF, Verts, PRG et MRC, notamment, vont s'asseoir à la même table, sans taire leurs divergences, nées entre autres du 21 avril 2002, date du premier tour de la présidentielle, et du 29 mai 2005, jour du référendum constitutionnel européen. Un point va cependant les réunir : le CPE et «la riposte à l'offensive» de la droite. Un comité de liaison permanent pourrait voir le jour sur ce thème. Reste à savoir si les échéances de 2007 et la perspective de gouverner ensemble les deux sujets qui fâchent seront évoquées.
Gérard Grunberg, directeur de recherche au CNRS (Cevipof), analyse les différences entre les façons de s'unir à gauche, depuis la conclusion de l'union de la gauche en 1972 jusqu'à aujourd'hui en passant par la gauche plurielle de 1997 (1).
Existe-t-il un schéma type pour réussir à faire l'union à gauche ?
Il y a un schéma général depuis le congrès socialiste d'Epinay en 1971. Celui-ci avait décidé qu'il n'y aurait pas d'alliances à droite, donc qu'il y aurait avant tout des alliances avec le PCF. C'est une permanence jamais abandonnée par le PS : il ne peut y avoir d'union qu'à gauche. Mais il y a une singularité à chaque moment. En 1971-1972, lors de la signature du programme commun entre le PS, le PCF et l