C'est ce qui s'appelle du harcèlement parlementaire. Malgré l'ampleur relative des manifestations anti-CPE, les députés de gauche ont continué, hier et une partie de la nuit, à tenter de retarder l'adoption du projet de loi. Comme s'ils cherchaient, par leurs interpellations à répétition, à préparer une nouvelle mobilisation citoyenne.
Extrémité. Le gouvernement devrait décider aujourd'hui si la plaisanterie a suffisamment duré ou non. Et, au vu de l'avancement ou non des travaux, de déclencher la procédure constitutionnelle du 49-3 qui permet l'adoption d'un texte sans vote. Hier soir, les principaux orateurs socialistes Gaëtan Gorce, Alain Vidalies, François Brottes... paraissaient bien décidés à pousser le gouvernement à cette extrémité. Depuis 48 heures, ils ont tout fait pour, multipliant motions de procédure et rappels au règlement. Mais surtout s'employant, avec une vraie constance et un talent certain, à pousser le gouvernement dans ses retranchements, l'obligeant à préciser les contours du contrat première embauche.
C'était le cas hier matin. La séance venait à peine de reprendre. François Brottes (Isère) demande à Gérard Larcher, ministre de l'Emploi, pourquoi le CPE a été nommé «contrat de première embauche, et pas contrat de deuxième ou de troisième embauche ».
Derrière la sémantique se cache une question de fond : après un CPE de deux ans, un jeune est-il certain de trouver un vrai contrat de travail à durée indéterminée ? Larcher se garde bien de répondre à la