Dans le plus grand secret, la France a modifié ses armes nucléaires pour rendre la dissuasion plus crédible. Et s'autoriser à infliger... un «ultime avertissement». Il s'agit de rechercher une «amélioration dans le domaine des frappes», indique-t-on de source militaire. De deux façons : des bombes pourraient être tirées à haute altitude pour créer une «impulsion électromagnétique» et détruire les systèmes de communication et les ordinateurs de l'adversaire ; et le nombre des têtes nucléaires à bord des missiles a été réduit pour augmenter leur portée et leur précision. Au total, ces «évolutions» visent à «mieux prendre en compte la psychologie de l'adversaire», vient de préciser la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, à la suite du discours du président de la République, le 19 janvier, à l'Ile-Longue.
Détermination. Jacques Chirac avait alors brièvement évoqué la notion d'«ultime avertissement», quelque peu tombée en désuétude depuis la fin de la guerre froide. Selon la doctrine française, il s'agit de marquer la détermination des autorités, en tirant une «petite» arme nucléaire avant de recourir à une frappe massive. «L'ultime avertissement restaure le principe de la dissuasion, indique-t-on de source militaire. On ne peut pas offrir le choix au chef de l'Etat entre l'apocalypse et rien du tout.»
Selon nos informations, l'«ultime avertissement» pourrait prendre deux formes nouvelles. Le plus démonstratif serait le tir d'une bombe d'assez faible puissance dans une zon