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Villepin ne laisse aucune chance au débat

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Emploi. Après l¹adoption du CPE, le Premier ministre utilise l¹article 49-3 pour passer outre la stratégie d¹obstruction des députés de gauche.
publié le 10 février 2006 à 20h18

Le maître du calendrier. C'est le nouveau titre de gloire du Premier ministre, Dominique de Villepin, qui a montré hier que la Constitution peut aussi devenir une arme de guerre contre l'opposition. En dégainant dans l'après-midi l'article 49-3, et en engageant la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter par l'Assemblée nationale le texte sur l'égalité des chances, il a mis fin au débat sur un projet qui méritait pourtant d'être discuté. Nombre des dispositions de loi «sur l'égalité des chances», comme le contrat de parentalité (lire ci-contre), ne seront pas débattues par les députés.

51 voix. Le texte doit désormais être discuté au Sénat à compter du 23 février. Du point de vue de la manoeuvre politique, Dominique de Villepin a réussi ainsi à coincer la gauche dans une posture inconfortable : celle d'une opposition qui entendait ralentir les débats jusqu'à la fin des vacances scolaires, en attendant une nouvelle mobilisation des jeunes et des syndicats. Celle, aussi, d'une gauche adepte, selon les mots du Premier ministre, des «vieilles tactiques d'obstruction». Mais incapable de retarder le vote de l'amendement créant le CPE, adopté à 2 h 30 hier matin par 51 voix UMP contre 23 PS, PCF, Verts et UDF. Résultat, au lendemain d'un sommet réuni à la Mutualité pour afficher sa détermination, la gauche s'est réveillée mal en point. Comme si elle avait du mal à prolonger dans l'hémicycle les manifestations de mardi, elles-mêmes en demi-teinte. Puis elle a subi un sec