Toulon, envoyé spécial.
Ne dites pas à Villepin qu'il fait campagne sur le marché de Toulon : il croit qu'il visite la rénovation du centre-ville. Vendredi, il est venu pour ça, paraît-il. La rénovation, ça sera réglé tout à l'heure en deux minutes, devant trois panneaux, face à l'Opéra. Pour l'instant, il serre des louches, cours Lafayette. Trouvez ça louche ? Pas du tout. «Il est magnifique», dit une dame. Le Premier ministre gobe une huître. «Goût de noisette. Formidable.» Pose devant des poissons, des olives, du raisin. Et de l'humour, avec ça : «Vous êtes serrés contre les patates, ça va faire de la purée...» Il trouve tout «formidable». «Formidable, cette ville ! Cette hospitalité !» Il paraît qu'il a «une passion pour les anchois». C'est dire si cet homme ira loin. D'ailleurs, un type l'interpelle : «Bonjour, M. le futur président de la République !» Comment il sait ? «Ah vous êtes gentil», répond le Premier ministre. «Je voterai pour vous !» «Inch Allah !» En plus, il parle arabe. Formidable.
Une dame s'extasie : «D'habitude, ils sont gros et gras.» Là, il est grand et mince. Et beau. Une autre fan : «Vous êtes charmant !» Un type pousse sa femme : «Fais-lui la bise ! Mais si ! Faut pas se gêner !» Il est là pour ça. Et quand Dominique de Villepin n'a plus de réponse, Jean-Louis Borloo, son boute-en-train, fait une vanne. Jeanine, qui vend des salades : «Toute l'année, j'en vends des salades ! C'est pas évident !» Borloo, ministre de l'Emploi : «Je sais ! Je suis le ma