Un terreau agricole, ça se cultive. François Bayrou, qui a fait son meilleur score chez les agriculteurs à la présidentielle de 2002 17 % (1) commence à labourer le terrain. Au prix d'analogies osées. «La crise de la ruralité et celle des banlieues participent du même sentiment d'abandon», prétend par exemple le patron de l'UDF, lui-même fils de paysans. Samedi, lors de son colloque sur l'agriculture, au siège parisien de l'UDF, il a surprise ! tapé sur Jacques Chirac et son «approche budgétaire qui n'a pas tenu ses promesses».
Pour réformer la politique agricole commune (PAC), Bayrou a une solution. Selon cet adepte des bus au colza, son mode de déplacement pour la campagne de 2002, une politique de développement des biocarburants, «un débouché écologique et rémunérateur extensible quasiment à l'infini», rendrait les aides inutiles. Le centriste europhile brocarde même «la technocratie européenne» qui pèse sur les exploitants. Une équation électorale résumée par Jean-Luc Duval, ex-président des Jeunes Agriculteurs (JA), à l'UDF depuis 2004 : «Le fonds de commerce chiraquien est en fin de bail.» Et Bayrou espère en récupérer une bonne partie. D'autant mieux qu'il compte parmi ses «amis personnels» le président des JA, Bernard Layre, présent samedi, un Béarnais comme lui. De nombreux parlementaires UDF sont également liés au milieu agricole, tel le député François Sauvadet, ancien journaliste agricole, qui a présidé la commission parlementaire sur la vache folle, où il