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CPE: Villepin avait prévu de faire sa loi à coup de 49-3.

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publié le 13 février 2006 à 20h19

Tout à l'ego. De bout en bout du débat sur le contrat première embauche (CPE), Dominique de Villepin s'est efforcé d'apparaître comme l'homme de la situation. Pour tout de suite et, surtout, pour 2007. «Le Premier ministre avait besoin d'affirmer son autorité», confie un ministre. D'abord, mi-janvier, en imposant la mesure malgré les avis contraires de ses ministres directement concernés : Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher. Ensuite, en exigeant que l'examen du dispositif par les parlementaires soit rattaché par voie d'amendement gouvernemental au projet de loi sur «l'égalité des chances». Enfin en déclenchant, jeudi, la procédure constitutionnelle dite du 49-3, qui impose l'adoption d'un projet de loi sans vote.

En fait, Villepin disposait de cette arme depuis un bon moment. Précisément depuis le mercredi 1er février. Ce jour-là, en toute discrétion, le Conseil des ministres autorise le Premier ministre à faire usage du 49-3 si besoin est. L'Assemblée nationale n'a entamé l'examen du projet sur «l'égalité des chances» que depuis moins de 24 heures... Ce texte avait été présenté en Conseil des ministres le 25 janvier. Déjà là, Villepin avait surpris son monde. Intervenant après le président de la République ­ ce qui n'est pas conforme à l'étiquette ­, il présente le CPE comme une «affaire importante». Et exige «la solidarité totale» du gouvernement. Il prétend réussir là où beaucoup d'autres ont échoué : sur l'emploi. Peu avant, au cours d'un de leurs tête-à-tête, Chirac l'a