Toulouse, de notre correspondant.
Martin Malvy, roi wisigoth. Les présidents socialistes des régions Catalogne, Baléares, Aragon et Languedoc-Roussillon ont désigné leur pair de Midi-Pyrénées pour présider jusqu'en juin 2007 l'eurorégion Pyrénées-Méditerranée qu'ils viennent de présenter au public à Toulouse. 157 000 km2 sur la croupe du golfe du Lion, 14 millions d'habitants, 13 % des PIB réunis de la France et de l'Espagne, 500 000 étudiants : il s'agit de rien moins que de «changer le centre de gravité de notre continent qui pourrait tendre à l'est avec l'arrivée des nouveaux adhérents de l'Union européenne», annonce fièrement l'Aragonais de Saragosse, Marcelino Iglésias. «Nous avons effectivement la volonté économique de devenir aussi puissants que le Benelux, le nord de l'Italie, la région de Londres ou le Bade-Wurtemberg», renchérit le Catalan de Barcelone, Pasqual Maragall.
Exigences. Cette eurorégion n'est pas que pure construction politique, ajoute l'îlien de Palma de Majorque, Jaume Matas : «A notre démarche, se trouvent associés les 29 présidents et recteurs d'université et les 42 chambres de commerce des cinq régions.» Pour le très inspiré Montpelliérain Georges Frêche, patron de la région Languedoc-Roussillon, «c'est le retour à la vieille maison wisigothe» qui a existé à cheval sur les Pyrénées jusqu'en 657.
L'Union européenne permet de sauter les frontières, fussent-elles faites de montagnes. Les cinq élus se sont rendus à Bruxelles en mai 2005 pour dire leur amb