Montpellier, de notre correspondant.
Ceux qui espéraient des excuses franches de Georges Frêche seront déçus. Face à l'ampleur des réactions provoquées par ses propos des «sous-hommes» et des «cocus de l'Histoire» lancés à la figure d'un groupe de harkis venus perturber sa cérémonie de samedi en faveur des rapatriés (Libération d'hier), le président (PS) du Languedoc-Roussillon a organisé hier soir, en urgence, une conférence de presse. C'est «provoqué [par ces personnes] que j'ai pu employer le terme impropre de sous-hommes, que je peux considérer comme blessant, et que je retire [...]. J'ai blessé par maladresse, et je vous demande de bien vouloir me le pardonner».
Cette demande de pardon adressée aux journalistes n'a pas calmé les personnes mises en cause, qui maintiennent leur plainte. «Mon grand-père a fait 39-45, raconte Abdelkader Chebaiki, leader du groupe de harkis visés samedi par les foudres de Frêche. Pendant la guerre [d'indépendance de l'Algérie, ndlr], le FLN est venu chez lui et lui a demandé de choisir. Il a répondu : "Je choisis la France.'' Les hommes l'ont alors égorgé et ont suspendu son cadavre devant sa maison.»
Dans leur combat, les harkis ont reçu le soutien de Hamlaoui Mekachera, ministre aux Anciens combattants, qui a annoncé avoir saisi le garde des Sceaux, Pascal Clément. Ironie de la situation : c'est sur la fameuse loi du 23 février 2005, sur «le rôle positif» de la colonisation, dont l'article 5 interdit de façon spécifique toute injure faite