Toulouse, de notre correspondant.
Toulouse en pointe. Hier, l'assemblée générale des étudiants de l'université des sciences Paul-Sabatier a voté la reconduction de la grève des cours contre le CPE et le principe d'une manifestation en ville aujourd'hui. Elle invite aussi la coordination nationale des facultés en grève à se réunir à Toulouse le 18 février.
Le ciment n'avait pas eu le temps de sécher. Hier matin, les agents techniques de l'université ont aisément descellé les parpaings posés la nuit par les grévistes pour bloquer les portes d'accès aux bâtiments. Au bout de son talkie-walkie, cet étudiant éclaireur fait le point à 8 h 30 avec le comité de lutte : «L'U2 a été repris.» Mais cet épisode a tourné à l'avantage des grévistes. Les trois réunions d'information organisées hier ont fait à peu près le plein. Et «personne n'a pu trouver un seul argument pour le CPE», constate Pablo, agrégatif de maths de SUD étudiants. «Je n'ai jamais vu pareille unanimité», confirme Pauline, licenciée de chimie. A midi, ils étaient 500 dans le grand auditorium. Une grosse voix s'élève : «L'exonération de charges sociales pour le CPE signifie moins de sous pour la Sécu. C'est une logique qui joue à terme contre nous.» L'assertion est fausse (il n'est pas prévu d'exonération de charges), mais les applaudissements crépitent. «Les licenciements n'étant plus obligatoirement motivés, reprend un de ses voisins, les filles se feront virer si elles se plaignent de harcèlement sexuel.» En analyste