Moscou, de notre correspondante.
Dominique de Villepin a reçu hier son sacre d'«homme d'Etat» de la bouche de Vladimir Poutine. Accueillant le Premier ministre français au Kremlin, le président russe l'a salué comme un «homme politique», «homme de lettres» et «homme d'Etat» dont «l'activité en ce qui concerne la Russie est couronnée de succès». Le matin même, le quotidien Nezavissimaïa Gazeta avait étayé cette analyse russe, expliquant qu'il ferait pour la Russie un bien meilleur président français que son rival Nicolas Sarkozy. «Si Sarkozy, admiratif du modèle américain, occupe le fauteuil présidentiel, Moscou perdra la situation privilégiée qu'il occupe actuellement sur la liste des priorités de politique étrangère de Paris», écrivait le journal.
«Liens de confiance». Au long de ces deux jours à Moscou, Dominique de Villepin a tout fait pour justifier ces éloges russes, se félicitant des «liens de confiance qui unissent» les deux pays et plaidant pour «donner une nouvelle impulsion au partenariat franco-russe». Quand le Villepin ministre des Affaires étrangères dénonçait en janvier 2004 la «guerre ouverte depuis de trop longues années» en Tchétchénie, «avec son cortège de drames et de risques pour les pays voisins de la Turquie à l'Iran», le Villepin Premier ministre n'a plus parlé hier de «guerre», mais a seulement qualifié la Tchétchénie de «facteur de tensions pour la région». Depuis janvier 2004, rien ne s'est pourtant arrangé en Tchétchénie. Mais le Premier ministre s'e