Strasbourg (UE) envoyés spéciaux
Bernard Poignant, le patron de la délégation socialiste française au Parlement de Strasbourg, se sent «isolé» au sein de sa famille socialiste européenne et il «n'aime pas ça». Alors que le Parti socialiste européen (PSE), deuxième groupe politique de l'hémicycle, s'apprête à réécrire en profondeur, aujourd'hui à Strasbourg, le projet de directive Bolkestein, les Français, les Belges et les Grecs persistent dans leur opposition à un texte qui n'aura pourtant plus rien à voir avec sa mouture originale. Avec les Verts et les communistes, ils vont donc voter contre, comme les libéraux les plus extrémistes. «Dans une famille, il y a des enfants obéissants et des enfants insolents. En ce moment, mes enfants français me causent beaucoup de soucis», s'est amusé l'Allemand Martin Schulz, le président du groupe PSE. Réponse grinçante de Poignant : «Nous, c'est avec nos cousins germains qu'on a des problèmes...» Ambiance.
C'est peu dire que l'attitude du PS suscite quelques incompréhensions au sein de l'Europarlement. Car le compromis négocié la semaine dernière entre les deux principaux groupes, les conservateurs du PPE-DE et le PSE, a permis de rayer de la carte le «principe du pays d'origine» (PPO) qui, selon ses détracteurs, aurait abouti, à terme, à une mise en concurrence des systèmes sociaux et donc à un nivellement par le bas. Pierre Moscovici, vice-président du Parlement européen, le reconnaît : «Quand j'entends Laurent Fabius parler de "Bolkest