Depuis quelques semaines, ministres et députés sarkozystes ont enfilé leurs gros sabots pour répéter à qui veut l'entendre : il y aurait de la friture sur la ligne Matignon-Elysée, voire des «dissensions» au sein du couple exécutif. Dernier exemple en date : le chef de l'Etat n'a pas apprécié que son Premier ministre délaisse autant le dossier du Clemenceau, qui lui est revenu en boomerang dans la figure. Le contrat première embauche (CPE) susciterait également des inquiétudes à l'Elysée, où Jacques Chirac surveille attentivement le pouls de la jeunesse.
En fait, selon les amis du ministre de l'Intérieur, le Président vivrait «mal psychologiquement» l'ascension de son chef de gouvernement. Villepin se comporterait comme «un parvenu» qui ne mettrait plus suffisamment les formes avec son aîné en empiétant sur ses prérogatives ou en décidant sur certains dossiers sans le consulter. Une première offensive très coordonnée avait eu lieu à La Baule, début septembre, lors de l'université d'été de l'UMP. Les fidèles du patron de l'UMP y allaient de leurs «confidences» sur la guerre à venir Chirac-Villepin.
En janvier, un Conseil des ministres a relancé ces bruits. Dominique de Villepin a ostensiblement attendu que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy aient fini un bruyant aparté pour commencer à parler. Signe, selon les sarkozystes, que l'ambiance ne serait pas au beau fixe entre le Président et son Premier ministre. Un autre témoin, chiraquien celui-là, a vu la scène d'un autre oeil : «C