Menu
Libération

«Chirac en prison», le refrain qui effraie.

Article réservé aux abonnés
Une chanson provocatrice des Wampas, groupe de rock français, sur le Président se heurte à l'autocensure audiovisuelle.
publié le 18 février 2006 à 20h23

Ce n'est pas une crucifixion, plutôt un chemin de croix. Le chanteur-guitariste Didier Wampas n'est pas un martyr, bâillonné par la raison d'Etat. Il n'empêche que le groupe de rock français, les Wampas, doit franchir une multitude d'obstacles pour populariser sur les ondes son dernier refrain, l'entêtant «Chirac en prison» (lire ci-contre). Certes, il n'y a pas à proprement parler de censure. L'Elysée se contente de juger de mauvais goût la provocation de ce groupe issu de la scène punk des années 80.

Les Wampas peuvent donc à loisir continuer de rêver, à tue-tête, d'une retraite sous les verrous pour le chef de l'Etat. Une perspective fort improbable, même si un dossier au nom de Jacques Chirac l'attend toujours au parquet de Nanterre dans le cadre d'un des volets de l'affaire emplois fictifs de la Ville de Paris, le dernier avatar judiciaire non classé susceptible de lui valoir, un jour, une mise en examen.

Nouvel an. Mais les Wampas et leur label, Atmosphériques, pointent un drôle d'air du temps, un climat empli de «prudences» et de «précautions» en tous genres. Car depuis qu'ils envisagent d'embastiller le Président, la plupart des radios et télés sont gênées aux entournures. Dans Libération du 2 janvier, Didier Wampas présentait ses voeux à Jacques Chirac et expliquait qu'il avait composé cette chanson «juste pour voir jusqu'où on peut user de la liberté d'expression». Raison pour laquelle les paroles du morceau n'ont rien de diffamatoire ou d'offensant, hormis le titre-