Saône-et-Loire, envoyé spécial.
La première question n'était pas uniquement une formule de politesse : «Comment allez-vous ?» La réponse a résonné dans le wagon du TGV qui ramenait ce jeudi de février Arnaud Montebourg dans sa circonscription de Saône-et-Loire : «Mais je suis en pleine forme ! Comme un homme libre et heureux !»
L'homme qui a dit non à l'union sacrée réalisée entre éléphants socialistes au Mans à la mi-novembre va donc bien. En tout cas s'emploie sans retenue à le prouver. La synthèse conclue dans la dernière nuit du congrès, avec «des scènes dignes d'Homère» et «des gestes de fantômes comme en fait (son) fils» reste, trois mois après, «inutile» aux yeux d'Arnaud Montebourg. Il se décrit comme «le grand perdant» de cette histoire, «le seul mec un peu nouveau depuis dix ans dans le PS !» et qui a été mis sur la touche. Mais qu'importe. Le député bressan n'a «traversé que quinze jours de grande inquiétude et de grande solitude. J'ai été très affecté... pendant quelques jours !» A-t-il douté ? Un peu, quand il regarde dans son rétroviseur et dresse la liste de ses marottes : «Les tribunaux de commerce, les paradis fiscaux, la Haute Cour, la VIe République... voilà dix ans que je fais de la politique et mon bilan personnel est égal à zéro...»
Vox populi. Mais très vite les SMS et autres messages de soutien ont afflué. Il les a d'ailleurs gardés en mémoire dans son mini-ordinateur portable qui lui sert de secrétariat ambulant. «Tiens bon», lui ont demandé les premier