Vingt ans après la catastrophe de Tchernobyl, une manifestation antinucléaire est organisée les 15 et 16 avril près du site de Flamanville (Manche), où doit être construit le réacteur EPR. Aujourd'hui, à Cherbourg, plusieurs personnalités, dont Bové et Mamère, lanceront un appel à participer à ce «grand rassemblement» qui s'annonce considérable sur le papier : 196 organisations de 35 pays soutiennent l'initiative.
Outre les très nombreuses associations du réseau Sortir du nucléaire, plusieurs partis politiques français annoncent leur participation : les Verts, bien sûr, mais aussi CAP 21 de Corinne Lepage, la LCR et le MJS (Mouvement des jeunes socialistes). En revanche, il est peu probable que le PS soit de la partie. Car si le Parti socialiste s'est clairement prononcé contre l'EPR, il reste exclu pour lui de s'associer à un mouvement de protestation contre l'énergie nucléaire.
Les organisateurs ne se font guère d'illusions : ils espèrent 10 000 manifestants, grand maximum. Car dans un contexte de réchauffement climatique et de prix du pétrole élevé, l'atome fait figure de solution : «L'actualité sert la propagande pronucléaire du gouvernement, qui se pose en champion de la lutte contre l'effet de serre», constate l'ex-ministre écologiste Yves Cochet.
Alors qu'un récent sondage de la Commission européenne indique que les Européens sont très majoritairement hostiles à l'atome, en France, le combat antinucléaire reste cantonné dans la marginalité depuis le début des années 80.