Le temps se brouille pour Dominique de Villepin. Une motion de censure à l'Assemblée sur le CPE (contrat première embauche) ; un débat délicat au Sénat ; des manifestations qui durent même si elles peinent à s'amplifier ; et une opinion qui se détourne de lui. Après neuf mois d'une réussite incontestable, le Premier ministre affronte cette semaine sa première zone de turbulences.
Recul. Radieux à l'automne 2005, Dominique de Villepin encaisse un brusque retour de manivelle. Selon le baromètre Ifop-le Journal du dimanche (JDD), le pourcentage des Français ayant une opinion positive de l'action du Premier ministre a chuté de 9 points, passant à 43 % ; simultanément, le total des mécontents passe de 45 % à 54 % (1). Un chiffre qui confirme la dernière enquête LH2-Libération, qui voyait la popularité du chef du gouvernement fondre de 5 points (Libération du 6 février), ainsi que les résultats des baromètres Ipsos-le Point (-6 points) et Ifop-Paris Match (-6 points).
Dans l'enquête Ifop-JDD, le recul le plus net est chez les jeunes, où il atteint 15 points. Une conséquence du CPE, ce nouveau contrat pour l'emploi qui suscite l'hostilité d'une partie de la jeunesse. Une grande manifestation nationale est prévue le 7 mars et, pour prendre de court les organisations lycéennes et étudiantes, Dominique de Villepin a fait adopter son texte le 10 février par l'Assemblée en vertu de l'article 49-3 de la Constitution. Mardi, le Premier ministre devra répondre à la motion de censure déposée