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Libération

Le temps d'un voyage en Inde, Chirac met Arcelor en veilleuse.

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publié le 20 février 2006 à 20h23

A New Delhi,

Paris n'en démord pas. Pour Jacques Chirac, l'affaire Mittal-Arcelor «n'est pas un problème entre l'Inde et la France». Persuadé qu'après l'épisode du Clemenceau ce dossier est de nature à nuire aux contrats qu'il entend signer en Inde, il tente depuis plusieurs jours d'en faire un simple dossier européen. Il ne manque pas une occasion de souligner que Mittal est une société de droit néerlandais, basée à Londres avec à sa tête un dirigeant, certes, indien «mais qui pourrait être de n'importe quelle nationalité». Il rappelle qu'Arcelor est, elle, une entreprise luxembourgeoise et non française. Mais en coulisses, l'Elysée et Bercy restent totalement hostiles à l'offre publique d'achat (OPA) lancée par Mittal Steel. Ils s'activent d'autant plus discrètement à la faire capoter qu'ils ne sont pas sûrs d'y parvenir. «Nous avons fait notre boulot. Voyons ce qui se passe maintenant. J'ai bon espoir que les choses tournent en notre faveur», assurait hier Lakshmi Mittal dans une interview au quotidien Times of India. «C'est une affaire qui a été lancée beaucoup trop rapidement et sans véritable projet industriel à la clé», expliquait samedi à Bangkok le ministre de l'Economie, Thierry Breton, en marge de la visite d'Etat de Jacques Chirac en Thaïlande. Certains conseillers du Président vont encore plus loin en justifiant la position française par la volonté de «préserver en Europe un certain type de modèle». A entendre l'un d'eux, «deux visions de l'économie sont en jeu d