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Libération

Les ministres utilisent leurs rejetons

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Pour vanter le CPE, ils n'hésitent pas à jouer les parents inquiets.
publié le 20 février 2006 à 20h23

La marmaille à la rescousse. «Et ma fille, et mon neveu...» Pour vanter le contrat première embauche (CPE), les ministres ont appuyé leurs démonstrations sur des exemples issus de leur propre famille. Quitte à friser le ridicule. Mercredi, le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, a ainsi livré une «confidence» aux lycéens lyonnais qu'il était venu rencontrer (Libération du 16 février) : «J'ai un fils qui est sorti de ses études avec bac + 5 à un moment de creux. Il est resté neuf mois sans travail. L'ambiance dans la famille, bonjour ! Je suis certain qu'avec le CPE ce délai aurait été réduit.» Il est loin d'être le seul au gouvernement à user de l'argument du «vécu». Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, raconte à qui veut l'entendre que son fiston, brillant ingénieur, s'est vu proposer un stage à peine indemnisé dans une grande entreprise. Thierry Breton, ministre de l'Economie, a aussi recouru aux soucis professionnels de ses enfants pour dire tout le bien qu'il pense du CPE. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, en a, lui, fait un leitmotiv. Dans le Journal du Dimanche du 29 janvier, il explique à son tour : «J'ai une fille de 23 ans, actuellement en stage. On ne lui propose que ça ou des CDD. Quel parent ne trouverait pas ce contrat mieux qu'un stage ou un CDD ?» Une interpellation déjà testée à l'Assemblée nationale, quelques jours plus tôt : «Il y a des moments ou les évidences s'imposent. Quel père, quelle mère ne di