New Delhi, envoyé spécial.
En pleine crise internationale sur le nucléaire iranien et sur fond de concurrence frontale avec les Américains, Jacques Chirac fait le funambule. Depuis le début de son voyage en Thaïlande et en Inde vendredi, le chef de l'Etat s'emploie à tenter de banaliser les engagements que la France va prendre aujourd'hui vis-à-vis de l'Inde en matière de nucléaire civil. Mais pour garantir à la filière nucléaire française de très juteux contrats, il prend le risque de donner le sentiment qu'il y aurait deux poids deux mesures en matière de nucléaire, selon qu'il est indien ou iranien. Car, contrairement à Téhéran, l'Inde (puissance nucléaire déclarée depuis 1998) n'a jamais ratifié le traité de non-prolifération (TNP). A ce titre, elle n'a en principe pas le droit de bénéficier en matière de nucléaire civil de l'aide et des technologies des Etats du NSG, le Groupe de fournisseurs nucléaires, dont la France est membre. Mais à New Delhi, où son séjour passe plutôt inaperçu dans l'attente de celui de George W. Bush début mars, Jacques Chirac a d'ores et déjà assuré ses hôtes que la France avait pour «objectif prioritaire» d'obtenir un statut particulier et dérogatoire pour l'Inde au sein du NSG. Une voie déjà ouverte par les Etats-Unis, avec le soutien de la France, en juillet 2005 lors de la signature d'un protocole envisageant des coopérations nucléaires civiles indo-américaines.
«Inch Allah». Pour justifier sa position, Chirac qui aurait tant voulu se débar