C'est le rapport de droite qui plombe la droite. En confiant à l'automne à Henri Proglio, président du groupe Veolia Environnement, un rapport sur l'insertion professionnelle des jeunes, le gouvernement ne s'attendait sans doute pas à se voir proposer un «anti-CPE». Baptisé ainsi par la gauche, ce rapport, rendu public en catimini la semaine passée, préconise une chose simple : il appelle les entreprises à faire du CDI la «forme normale d'embauche» des jeunes. Proglio (un proche de Jacques Chirac) et son groupe de travail notent que, pour améliorer l'emploi des jeunes diplômés, «les solutions ne sont ni du côté de la fuite en avant vers la professionnalisation des études, ni dans la multiplication des mesures incitatives pour favoriser l'embauche des jeunes». En effet, «près de trente ans de mesures jeunes ont fini par ancrer dans les esprits la conviction que l'on ne peut débuter sa vie professionnelle sans bénéficier d'une mesure incitative».
Discrétion. En plein débat sur le CPE (contrat première embauche) de telles conclusions font désordre. Au point d'enterrer sans fleurs ni couronnes le travail du PDG de Veolia. Ce rapport a été remis sans publicité, un soir à Gérard Larcher, le ministre du Travail. Mais une fois le 49-3 dégainé par Villepin pour faire adopter sans vote le projet sur l'égalité des chances. Le document était pourtant prêt depuis au moins deux mois. «Certains auteurs sont venus nous voir à l'Assemblée, raconte Jean Glavany, député (PS) des Hautes-Pyrénées