Montpellier, de notre correspondant.
Les harkis que Georges Frêche a traités de «sous-hommes» (Libération du 13 février) appartiennent à l'association Ajir 34. Elle défend les habitants du quartier de la Grappe, une cité de transit construite il y a trente ans afin de reloger, à titre provisoire, vingt-six familles de musulmans «soldats de la France» pendant la guerre d'Algérie.
«C'était le quatrième endroit de transit par lequel on était trimballé, rappelle Fatima Naceri, 68 ans. D'abord la Lozère, avec des tentes plantées dans la neige ; puis des hangars en tôle entourés de barbelés dans la Drôme ; puis des baraques en bois à Montpellier...» En 1976, la municipalité, à l'époque gérée par la droite, réquisitionne un terrain complètement excentré au bord de la rivière du Lez pour y construire des maisonnettes en dur. Montpellier n'était qu'une grosse bourgade de province.
Trente ans plus tard, la ville a explosé, et le terrain misérable des harkis se retrouve intégré à la nouvelle agglomération urbaine. A tel point que la municipalité l'a choisi pour accueillir la future mairie, dont les plans ont été confiés à l'architecte Jean Nouvel.
En 2000, l'office HLM de la ville (ACM) avait proposé un terrain aux harkis. Une association de riverains a bloqué le projet devant le tribunal administratif, «parce qu'ils ne voulaient pas de femmes voilées dans leur rue», selon Jean-Paul Nunez, président de la Cimade (association oecuménique d'aide aux étrangers) de Montpellier.
Un terrain de su