Il y a huit ans, Christine Boutin brandissait la Bible dans l'hémicycle. Les députés de droite les plus virulents s'improvisaient croisés, parlaient de «perte de repères», de «début de la décadence», de «monstre juridique». Mais le Pacs fut voté en 1999. Aujourd'hui, 400 000 hétérosexuels ou homosexuels ont choisi ce mode d'union. Depuis hier soir, et pour trois jours, l'Assemblée nationale se penche sur la réforme des successions, dont une partie concerne le Pacs. Et, à l'initiative du garde des Sceaux, Pascal Clément, une série d'amendements visant à améliorer le régime patrimonial des partenaires pacsés doit être discutée et sans doute votée... par les députés de droite.
Stratégie. Hier, le porte-parole de l'UDF, François Sauvadet, a assuré que son groupe voterait la réforme. Et même si Christine Boutin s'est déclarée hostile à ces améliorations qui «ouvrent toujours plus la voie au mariage des personnes homosexuelles et à l'adoption», elle n'a pas dégainé les Evangiles. Pour Daniel Borrillo, juriste et chercheur au CNRS : «La stratégie politique de la droite semble assez claire : améliorer le Pacs pour pouvoir refuser le droit au mariage et à l'homoparentalité sans se faire taxer d'homophobie.»
Car, sans l'initiative du Vert Noël Mamère qui célébra le 5 juin 2004 le premier «mariage gay» en France, annulé ensuite par la justice, le Pacs n'aurait sans doute pas évolué. En janvier de la même année, Dominique Perben, à l'époque ministre de la Justice, expliquait dans Libérati