Guerre des tranchées, acte II. L'ouverture du débat au Sénat sur le projet de loi sur l'égalité des chances a remis en route, hier, la machine parlementaire dans toute sa splendeur. Les sénateurs PCF, PS et verts ont calqué leur stratégie sur celle des députés de gauche. Harceler, contester, interrompre et amender. Car la course de vitesse est lancée avec un horizon. Pour l'UMP, il s'agit de boucler l'examen du texte avant le 3 mars. En réussissant à faire adopter par exemple l'amendement créant le contrat première embauche (CPE) avant la fin du week-end. «Ils espèrent faire passer ça très tard dans la nuit de vendredi à samedi, explique ainsi le sénateur (PS) de Paris David Assouline. Nous, nous voulons jouer dans des conditions de débat normales.» A l'Assemblée, la gauche garde un goût amer du vote du CPE qui avait été brandi par le gouvernement comme une grande victoire avant qu'il dégaine dès le lendemain l'article 49-3 pour faire adopter le texte sans vote. Au Sénat, pour la gauche, il s'agit de tenir au moins jusqu'au 7 mars. Journée retenue pour une nouvelle action contre le CPE à l'initiative des syndicats de salariés et des organisations de jeunes.
«Du jamais vu». Mais au jeu du «tripatouillage de l'ordre du jour», selon les termes de Jean-Pierre Bel, président du groupe PS, la droite a une bonne longueur d'avance. Exemple mis en avant par les sénateurs de gauche : le report sine die dans la nuit de mercredi à jeudi des discussions du projet de loi sur le volontariat