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Libération

Devedjian et Raffarin, les lettres du mépris

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publié le 25 février 2006 à 20h27

Sanglant. Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre, et Patrick Devedjian, son ancien ministre délégué à l'Industrie, règlent leurs comptes depuis quelques jours à travers un échange épistolaire d'une rare violence dont Libération s'est procuré copie. A l'origine de cette guerre, la publication du livre de Patrick Devedjian A moi le ministère de la parole ! (1)

Ce proche de Nicolas Sarkozy, redevenu député UMP des Hauts-de-Seine depuis la nomination de Dominique de Villepin à Matignon, au printemps, y dit tout le mal qu'il pense de la Chiraquie. Du président de la République d'abord, qui n'a, selon lui, «jamais assumé l'identité de son camp». «Il n'a pas de socle de convictions, ajoute-t-il [...] Jacques Chirac reste l'auteur de ce mot d'anthologie prononcé en 1994 lors d'une réunion des députés RPR : "Je vous étonnerai par ma démagogie.'' C'est vrai, il n'a cessé de nous étonner.» De Dominique de Villepin, ensuite, qui «se laisse exalter par ses inspirations ou ses modèles littéraires, ce qui ne va pas sans risques». De Jean-Pierre Raffarin, enfin, sur lequel il s'acharne particulièrement.

Tout faux. Rien ne trouve grâce à ses yeux. Le slogan de «la France d'en bas» ? «Une formule de lutte des classes à connotation marxiste» qu'il qualifie de «désastreuse». Il décrit son ancien patron comme un homme dont «la communication était l'obsession» et qui «abordait peu les questions de fond». Son fonctionnement, d'après Patrick Devedjian : «Trouver un slogan puis tenter d'y mettre un