De mémoire de sénateurs, des journées comme celle de vendredi et celles qui s'annoncent la semaine prochaine sont rares. Par rares, il faut comprendre animées. La reprise de l'examen du texte sur l'égalité des chances, qui inclut le contrat première embauche (CPE), a donné lieu à de nouvelles querelles de règlements, de nouveaux chahuts... «Ce n'est pas rare, je vous jure, assurait un sénateur PS. Par exemple, sur la loi Fillon sur les retraites, on s'était bien battu. Sur ce point, on n'a rien à envier à nos collègues de l'Assemblée nationale.» Si ce n'est qu'au Sénat la droite est «totalement muette, selon Nicole Borvo, la présidente du groupe communiste. Le gouvernement présente ses textes et ensuite se moque de la discussion».
Sous-alinéas. Une discussion qui doit se terminer au plus tard le dimanche 5 mars. La conférence des présidents, qui réunit notamment les présidents des groupes, a annoncé vendredi que deux jours et demi de débats supplémentaires ont été dégagés pour venir à bout du texte qui instaure aussi l'apprentissage junior, dès 14 ans. Pour accélérer les discussions, toutes les astuces nichées dans les sous-alinéas du règlement du Sénat sont utilisées. En contrepartie, les présidents des groupes de gauche et les centristes ont obtenu que l'amendement créant le CPE n'arrive que lundi en discussion. «Mais méfiance, note David Assouline, sénateur (PS) de Paris. On n'est pas à l'abri d'un sale coup.»
La droite sénatoriale a repris la course de vitesse. Un tri dras