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Libération

Georges Frêche, des années de dérapages incontrôlés

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publié le 28 février 2006 à 20h28

Montpellier de notre correspondant

Jusqu'à présent, tout le monde savait, mais personne n'en parlait. Depuis que Georges Frêche, président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, a traité un groupe de harkis de «sous-hommes» (Libération du 13 février), les langues se délient, et les souvenirs reviennent. Car, si les effets de ses dérapages n'ont que rarement débordé des frontières de la région, Georges Frêche n'en est pas à son coup d'essai.

Ses plus célèbres saillies remontent au 30 juin 2000. Lors de l'inauguration du nouveau tramway, le maire, ses adjoints et les journalistes montent dans un wagon. Frêche aperçoit une femme coiffée d'un tchador. «Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons», lance-t-il. Le train s'enfonce dans un tunnel, et l'élu, très en verve, s'exclame: «Ici, c'est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate» ­ la ville marocaine étant censée évoquer le terminus du tram, la Paillade, le plus important quartier de Montpellier à forte population issue de l'immigration maghrébine. A l'époque, cette sortie provoque beaucoup d'émotion localement (Midi libre du 1er juillet 2000).

Jambon Soprex. L'évocation de la Paillade a le don de faire sortir Frêche de ses gonds. Ce fut le cas en octobre 2001, lors de la réunion bisannuelle des directeurs d'école élémentaire de la ville. «Lorsqu'un collaborateur a évoqué le nom de la Paillade, Georges Frêche a explosé et lancé, en parlant des Maghrébins: "Il