Tour de piste hier à Paris pour les étudiants mobilisés contre le CPE. Cinq universités d'Ile-de-France viennent d'entrer dans la bataille, avec blocage des locaux pour certaines (Paris-VI et VII Jussieu, Paris-I Tolbiac, Paris-XIII Villetaneuse) et barrages filtrants pour d'autres (Nanterre, Paris-III Censier). Dans l'après-midi, quelque 1 300 étudiants, selon la police, ont manifesté entre la place d'Italie et Bastille. «Il faut offrir un débouché aux assemblées générales, explique Bruno Julliard, président de l'Union nationale des étudiants de France (Unef). La démonstration de force, ce sera pour le 7 mars.» Des AG ont effectivement lieu tous les jours dans les universités mobilisées. Les discussions sont parfois houleuses, comme hier à Jussieu. La question de la méthode à adopter blocage ou non de l'université revient constamment sur le tapis.
Du coup, le cortège des manifestants rassemble les plus déterminés, qui hurlent : «A ceux qui veulent précariser les jeunes, les jeunes répondent : Résistance !» Cécile, 21 ans, étudiante en sociologie à Jussieu, explique qu'il faut «montrer qu'il y a une masse qui n'est pas d'accord». Quelques lycéens sont là aussi, mais le gros des troupes «se réserve pour le 7 mars», expliquent les leaders de l'UNL et de la Fidl, présents dans le cortège.
«Ça va être énorme». «C'est dans les facs que tout se passe, mais les télés ne parlent jamais de nous», s'agacent les manifestants. A Tolbiac, «on était 100 en assemblée générale il y a troi