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Libération

Villepin dans le sens du poil

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publié le 1er mars 2006 à 20h29

«Ah, la Corrèze ! Les hommes, les paysages... C'est un bel ensemble !» Hier matin, lors de sa première visite-marathon d'un Salon de l'agriculture, Dominique de Villepin a appliqué à la lettre les méthodes du champion poids lourd de la discipline, Jacques Chirac. Comme le Président, le Premier ministre ne s'est pas ménagé, enchaînant durant quatre heures tournées des stands, assertions inoffensives ­ «Nos rocamadours du Quercy, ce sont vraiment les meilleurs du monde !» ­, regards fascinés devant les taureaux charolais, et poignées de mains enthousiastes aux garçons bouchers. Le tout entre un concert de cloches et un air de musette. La dégustation non-stop des produits du terroir dans le désordre (museau/ huîtres/lait/bière) ne l'a même pas laissé perplexe : «Un verre de lait le matin, c'est formidable !»

Le chef du gouvernement est décidément un élève appliqué. Qui a donc suivi la leçon anti-«psychose» donnée samedi par Jacques Chirac. Alors que l'édition 2006 du Salon a banni poules et poussins devant la menace de grippe aviaire, lui aussi a osé goûter dès son arrivée plusieurs morceaux de volaille, en rappelant que 52 millions d'euros avaient été débloqués la semaine dernière pour soutenir la filière avicole. Une chevrette noire chargée sur les épaules, plus tard un béret gascon vissé sur le crâne, Dominique de Villepin semblait, à écouter les exposants, prendre encore plus de «temps d'écoute» que Jacques Chirac quatre jours plus tôt. L'enthousiasme des premières fois sans