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Libération

Six ministres plongent avec Villepin

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publié le 2 mars 2006 à 20h30

Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales. Il déprime dans l'ombre depuis le départ de Raffarin. La scène remonte au 11 février.Villepin et son ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, arrivent bras dessus bras dessous au Stade de France pour assister au match de rugby France-Irlande. «Allons-y ensemble, je passe te prendre en voiture», a proposé le Premier ministre la veille. Les autres membres du gouvernement présents ont remarqué le geste et compris le message. En s'affichant tout sourire avec son ministre, le locataire de Matignon a voulu souligner qu'en dépit des «on-dit», «tout va bien» entre eux.

Il était temps. Car depuis quelques mois, Borloo affiche sa tête chiffonnée des moments difficiles. Et il a quelques raisons d'être contrarié. L'arrivée de Villepin à Matignon au printemps a donné un coup d'arrêt à son ascension. Du temps de Raffarin, il était l'un des membres les plus puissants du gouvernement et pouvait se targuer d'avoir l'oreille de Jacques Chirac. Avec le changement de Premier ministre, Borloo a d'abord perdu de sa surface gouvernementale, ne parvenant pas à sauver les têtes de ses deux fidèles ministres délégué et secrétaire d'Etat, Marc-Philippe Daubresse et Laurent Hénart. Ensuite, il s'est vu dépossédé d'une grande partie de ses annonces en terme d'emploi. En décrétant qu'il voulait faire de la «bataille pour l'emploi» sa préoccupation numéro un, Villepin s'est posé, de fait, en véritable minis