Menu
Libération

Sarkozy ne fait pas un tabac aux Antilles.

Article réservé aux abonnés
Les Guadeloupéens se sont montrés indifférents à la visite du ministre de l'Intérieur.
publié le 10 mars 2006 à 20h35

Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

envoyée spéciale

Ni colère ni enthousiasme. C'est dans une bizarre indifférence que Nicolas Sarkozy a entamé hier sa visite de deux jours aux Antilles perturbée par la prise d'otage dans la Sarthe (voir page 13). A Basse-Terre (Guadeloupe) où il s'est rendu dans la matinée, dans le fief de la chiraquienne Lucette Michaux-Chevry, un comité d'accueil a été convoqué pour l'occasion, mais les Guadeloupéens ne se sont pas précipités pour venir le saluer sur un marché vide.

Ce séjour était initialement prévu en décembre et annulé à la dernière minute sur fond de polémique sur l'article 4 de la loi de 2005 relatif au «rôle positif» de la colonisation. Depuis, la grogne semble retombée. Il faut dire que Nicolas Sarkozy s'est démené pour déminer les problèmes potentiels. Sur le décès du gendarme Clin à Saint-Martin en février dernier, dont il a rencontré la veuve et l'enfant hier, il a été d'une grande prudence, refusant de parler de «crime» mais d'«accident» et d'«homicide involontaire» causé par une bande de jeunes «qui avaient bu et fumé des joints toute la nuit». «Il n'y a pas de racisme antiblanc aux Antilles», estimait-il la veille dans l'avion qui le conduisait à Pointe-à-Pitre.

L'autre sujet sensible, celui de la colonisation, avait été désamorcé par la décision de Jacques Chirac d'abroger l'article de loi incriminé, mais Nicolas Sarkozy a pris soin de bien répéter que «l'esclavagisme fut une infamie».

Dans ce contexte apaisé, il a été cordialement reçu