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Libération

Ave Césaire, Sarkozy te salue

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Le ministre de l'Intérieur a réussi à rencontrer les figures dominantes de la Martinique.
publié le 11 mars 2006 à 20h36

Fort-de-France envoyée spéciale

Il l'aura fait mariner jusqu'au bout. Nicolas Sarkozy, en déplacement depuis mercredi soir aux Antilles, n'a su qu'au dernier moment s'il allait être reçu par le poète martiniquais Aimé Césaire. Vendredi matin, les deux hommes se sont finalement entretenus pendant une heure. Une victoire à l'arraché pour le ministre de l'Intérieur sur lequel Césaire ironisait encore il y a quelques jours : «Mais qui est ce jeune homme ? Je ne le connais pas.»

Le chantre de la négritude, ancien maire de Fort-de-France et ex-député, avait refusé de le recevoir lors du voyage avorté de décembre pour cause de polémique sur l'article 4 de la loi de 2005 sur le «rôle positif» de la colonisation. Un camouflet qui avait poussé Nicolas Sarkozy à annuler son déplacement. La visite à Césaire constitue, en effet, un des passages obligés des politiques à la Martinique. L'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius a récemment été accueilli par le poète en grandes pompes.

Après un long échange sur la colonisation et la négritude, Aimé Césaire, 92 ans, qui l'a appelé par erreur «Laurent Sarkozy», a dédicacé son livre au ministre, rendant hommage à «cette nouvelle génération parmi laquelle nous reconnaissons Nicolas Sarkozy». Lui tenant la main, il a ensuite glissé un énigmatique : «On sent en lui une force, une volonté, mais c'est sur cette base-là que nous le jugerons.» Pas peu fier de son coup, le numéro 2 du gouvernement s'est exclamé à la sortie : «C'est un grand honn