Le coup de filet n'a pas payé. Initialement, la police annonçait 187 personnes interpellées après les incidents survenus à la fin de la manifestation parisienne, jeudi soir. Plus de la moitié ont été aussitôt remises en liberté. Seules 77 personnes se trouvaient placées en garde à vue vendredi matin et une vingtaine dans la soirée. Le parquet de Paris a annoncé le soir qu'une seule comparution immédiate avait été diligentée. Qu'il n'y en aurait pas samedi. Et que les autres manifestants arrêtés seraient convoqués ultérieurement. Certains au commissariat, pour un simple «rappel à l'ordre».
«Mauvais endroit, mauvais moment». Une certaine confusion régnait encore, pourtant, vendredi matin, sur le bilan des arrestations après les affrontements du quartier latin. Me Irène Terrel, désignée par une «petite dizaine» d'étudiants et de militants, peinait à obtenir des informations des différents commissariats où avaient été répartis les manifestants. Parmi eux, Sara, Julie et Amélie, étudiantes à Paris-I Tolbiac, arrêtées place de la Sorbonne, ont été remises en liberté vendredi. Une autre manifestante, Annie, lycéenne sans papiers, était recherchée par ses proches. «Dans ces dossiers, les gens sont souvent arrêtés dans des mouvements de foule, au moment d'une charge. Ils sont au mauvais endroit, au mauvais moment», commente Me Terrel, avocate depuis l'an dernier de plusieurs lycéens poursuivis.
De leur côté, sept militants de la CNT (Confédération nationale du travail,