Nicolas Sarkozy au secours des étudiants. Le ministre de l'Intérieur a fait preuve d'une inhabituelle tempérance dans la nuit de jeudi à vendredi en attribuant la responsabilité des violences survenues jeudi après la manifestation parisienne contre le CPE à des militants «de l'extrême gauche, de l'extrême droite», à des «hooligans» et à des «voyous d'un certain nombre de quartiers». Un ton qui tranche avec celui du reste de la droite, qui s'était efforcée mardi lors de la séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale d'avancer l'idée manifestants = gauchistes = casseurs.
Selon le ministre, les forces de l'ordre ne sont intervenues «que lorsque les manifestants, les jeunes, étaient rentrés chez eux» afin de «ne pas avoir à charger les voyous au milieu de lycéens et d'étudiants». Nicolas Sarkozy sait qu'il lui faut éviter à tout prix un nouveau Malik Oussekine, ce jeune décédé après avoir été frappé par la police lors des manifestations étudiantes de 1986. Un drame similaire pourrait lui coûter sa candidature à la présidentielle de 2007. Aussi, depuis quelques jours, ne cesse-t-il de répéter son mot d'ordre aux policiers et aux gendarmes : «Le plus souple possible avec les vrais manifestants, le plus sévère possible avec les vrais délinquants.»
Mais il a d'autres arrière-pensées. L'affaire du CPE trouble sa stratégie. Il est contraint, en tant que numéro 2 du gouvernement, de soutenir officiellement Dominique de Villepin. Mais il ne veut pas non plus se laisser entraîn