Heureusement qu'il y a le CPE. C'est tout guillerets et ragaillardis que les délégués du 33e congrès du PCF, qui s'est ouvert hier au Bourget (Seine-Saint-Denis), sont revenus de la manif parisienne à laquelle Marie-George Buffet les avait conviés avant qu'ils commencent leurs travaux. Et le CPE a été le hors-d'oeuvre du discours d'ouverture d'une heure prononcé par la secrétaire nationale du PCF. Rappelant que Dominique de Villepin avait exclu mardi tout «retrait, suspension ou dénaturation» du CPE, car l'électorat de droite ne le lui «pardonnerait pas», elle a accusé : «Son attitude, c'est l'aveu d'une politique de classes». Succès assuré dans les travées. Pour prolonger l'euphorie, Bruno Julliard, président de l'Unef, et Karl Stoeckel, son homologue lycéen de l'UNL, prendront la parole samedi devant le congrès.
Mais les congressistes attendaient aussi le plat principal de la Place du Colonel-Fabien : la stratégie pour 2007. Marie-George Buffet s'en est tenue à sa ligne de conduite : pas de précipitation, il suffit de mettre en débat les candidatures à la présidentielle et aux législatives avec «les forces sociales et politiques antilibérales». Puis il sera bien temps de faire un point sur ce «débat» le 29 mai (une date à forte valeur symbolique pour les partisans du «non» à la Constitution européenne), avant que les communistes tranchent en octobre. Un calendrier un rien pervers, propre à agacer la LCR, qui, elle, doit se prononcer sur sa ligne de conduite en... juin. Ains