Le décorum aurait pu leur plaire : vaste tenture rouge vif, tribune style praesidium surplombant la salle comme dans les images d'archives, et un slogan en lettres capitales : «Union populaire !» Mais non, les communistes orthodoxes ne se sont pas satisfaits de la tournure prise par le 33e congrès du PCF, qui s'est poursuivi vendredi au Bourget (Seine-Saint-Denis). A tel point qu'ils entendent présenter dimanche au vote des délégués une liste de candidats à la direction, alternative à celle de Marie-George Buffet.
Légitimistes. Le principal désaccord de fond avec la secrétaire nationale porte sur la stratégie pour 2007. Tenant comme à la prunelle de leurs yeux à l'identité communiste, ils vont exiger ce samedi un vote du congrès pour décider qu'il y aura un candidat issu des rangs du PCF en 2007. A priori vainement. A Buffet, ils préfèrent Alain Bocquet pour tenir ce rôle. Mais, hyper légitimiste, le patron des députés communistes ne devrait pas se risquer dans cette galère.
«La stratégie actuelle est une stratégie d'abandon du PCF», a jugé André Gerin, député-maire de Vénissieux (Rhône) vendredi lors d'une conférence de presse. Patron de la fédération du Pas-de-Calais, Jean-Claude Danglot a taillé en pièces l'ambition de Buffet de mettre en «débat» avec les forces antilibérales l'hypothèse d'une candidature communiste : «C'est du pipeau.» Pour tous, la numéro 1 se livre à «une entreprise de liquidation» du PCF, «une dilution mortifère», selon le mot de Gerin.
A la tribune, jeu