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Libération

Un phénomène récent mais récurrent

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Depuis une dizaine d'années, dans les manifestations de jeunes, pillages et casse se sont multipliés.
publié le 25 mars 2006 à 20h43

Et si les petits groupes qui ont sévi jeudi sur l'esplanade des Invalides à Paris (lire page ci-contre) n'étaient que les émules d'autres bandes qui, dans le passé, ont déjà frappé par leur violence l'opinion publique ? Notamment lors de la manifestation lycéenne du 15 octobre 1998 à Paris, entre Nation et Denfert-Rochereau, pour dénoncer les mauvaises conditions de la rentrée scolaire. Libération avait rapporté ces incidents, provoqués dès le départ du cortège par un millier de jeunes venus des banlieues : «Les vitres tombent, les carrosseries plient. Des gamins de 13 ou 14 ans jouent au trampoline sur les toits des voitures. La manifestation n'a pas parcouru plus d'une centaine de mètres que, déjà, elle s'annonce d'une extrême violence.»

Les lycéens avaient tenté sans succès d'éloigner ces «sauvageons» ­ comme les surnommait Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Intérieur ­, qui les provoquaient, doigts tendus. Le reportage décrivait ensuite des jeunes pillant un bureau de tabac, agressant une femme. Avec pour slogan «On va niquer Paris.» Cent cinquante personnes avaient été interpellées. Un mois plus tôt, en marge de la Techno Parade, des groupes de jeunes s'en étaient pris violemment à des personnes isolées, toujours place de la Nation.

Absence de consignes

Sept ans plus tard, le 8 mars 2005, d'autres bandes s'invitent par centaines à la manifestation contre le projet de loi Fillon réformant le baccalauréat. Cette fois-là, les lycéens sont directement pris pour cibles. Dépouillés de leu