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Libération

Juan Carlos dans sa «colonie».

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En marge de sa visite à Airbus, le roi a rendu hommage à Toulouse, ville d'exil de centaines de milliers de républicains espagnols.
publié le 30 mars 2006 à 20h45

Juan Carlos à Toulouse ? «C'est un chef d'Etat qui vient visiter les usines d'Airbus, comme tant d'autres.» José Martinez, 72 ans, n'était pas invité hier au déjeuner d'apparat avec le roi, la reine et Bernadette Chirac que donnait au Capitole l'adjoint au maire et ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Il s'apprêtait, en revanche, à être reçu dans l'après-midi par le monarque, à la préfecture de Haute-Garonne, en compagnie des deux cents représentants de la «colonie espagnole» à Toulouse, «par courtoisie» et parce qu'il apprécie le «démocrate qu'est ce roi». José Martinez n'est pas fan de Juan Carlos : il a été président du comité directeur du Parti socialiste ouvrier espagnol de 1976 à 2000. Mais il s'amuse : «Les républicains espagnols qui admirent le roi Juan Carlos sont sur le même registre contradictoire que les républicains français évoquant Napoléon.»

Conscience. Le contraste est trop beau. Les dizaines de milliers de réfugiés de la guerre d'Espagne, les guérilleros pendant la Résistance, puis l'opposition au caudillo Francisco Franco jusqu'en 1975, ont fait de Toulouse une capitale de l'ex-République d'outre-Pyrénées : la visite du roi à sa colonie espagnole a été interprétée par certains comme la visite du monarque à ses républicains. Ce qui ne correspond pas vraiment à la présentation officielle des choses par le consulat espagnol... Car cette «colonie» d'environ 50 000 personnes est aussi constituée de l'émigration économique des